La mobilité dans le transport touristique est la composante nodale de l’activité touristique elle-même puisqu’elle présuppose le déplacement vers le lieu de séjour, de villégiature ou pour affaires. Le transport touristique terrestre, que la FNTT encadre depuis quelques années, aura franchi plusieurs étapes de gagnées grâce à la ténacité de son Bureau et la parfaite connaissance de son leadership des arcanes de l’industrie touristique dans ses moindres ramifications. Le besoin, en fait, est là, il faut juste savoir où le chercher pour le capitaliser par la suite, dirait O. C. Alami, Président de la FNTT.
De son côté, la FLASCAM qui compte également des membres tout autant aguerris, peut se prévaloir d’un bon nombre d’acquis pour son secteur d’activités. Bien structurée, cette fédération est à jour de ce qui se fait de mieux dans la modernité et les standards internationaux de ce corps de métier.
Deux forces vives du militantisme associatif et entrepreneurial au service de leurs membres et du développement touristique en général. Une entente parfaite entre deux fédérations structurées, avec des cahiers de charges qui aboutissent le plus souvent. Ce qui les prédispose à agir la main dans la main pour le bien du secteur.
Et c’est dans cette finalité qu’elles s’allient pour organiser, en commun, le 1er Salon de la Mobilité Touristique, prévu les 20 et 21 décembre à Casablanca, un salon qui peut se vanter de réunir tous les acteurs du secteur du transport et de la logistique touristiques dans un même conclave. Qu’il s’agisse des concessionnaires automobiles, des distributeurs de cars et de bus, des agences de location de voitures, des opérateurs de mobilité, des gestionnaires d’infrastructures, des transporteurs, des logisticiens, des agences de voyages ou des institutions publiques intervenant dans le secteur.
La thématique est fort évocatrice, puisqu’elle aborde les nouveaux enjeux de la mobilité touristique au Maroc, ses tenants et aboutissants. Pas moins de deux journées pleines y sont consacrées pour en débattre, échanger points de vues et expertises, mais aussi de nouvelles stratégies à mettre en place pour réunir tous les intervenants autour de la même réflexion et baliser le terrain pour de nouvelles ententes où chacune des parties prenantes y trouve son compte.
Il est vrai que les secteurs du transport touristique terrestre et celui de la location de voiture sans chauffeurs ont franchi des étapes importantes dans le développement de leurs activités respectives, mais demeurent tout de même des points inconvenants indépendants de leur vouloir qui retardent leurs ambitions, tels l’informel, l’inadaptation des réglementations ou leur application sur le terrain, les aléas conjoncturels internationaux décroissant le nombre des touristes clients, etc. Ce qui concourt à une baisse drastique d’activité et de rentabilité.
Au point de vue du transport touristique, le Président de la FNTT a énuméré un certain nombre de problèmes techniques, de réglementation et de gouvernance qu’il faudrait, selon lui, revoir en profondeur. Au même titre qu’il déplore le peu d’intervention de la part des pouvoirs publics dans la réglementation relative aux véhicules mis en service dans le transport touristique terrestre. Il n’a pas manqué, en effet, de décréter la durabilité comme levier de création de valeurs au sein de la profession. Annonçant par la même occasion une série de mesures dont la création d’une centrale d’achats groupés, l’installation de technologies durables embarquées, ainsi que la mise en place de mécanismes de soutien financier et d’accompagnement en termes de formation au profit des professionnels du transport touristique. « L’OFPPT a mis à notre profit des cursus de 15 jours pour la formation de nos chauffeurs, or nous ne pouvons nous dispenser de ces ressources humaines pendant toute cette période d’inactivité qui nous coûte. En lieu et place, nous proposons des modules de trois jours au maximum qui seraient ventilés sur les quinze jours », fait-il remarquer. A ce titre, il n’a pas manqué de pointer du doigt la composition du parc, sans parler de l’âge des véhicules ou encore des agréments qui constituent, entre autres doléances, le plus urgent pour ce secteur. Pour O. C. Alami, sa fédération prône une «approche participative» qui inclut les professionnels et l’ensemble des acteurs concernés. Selon lui, le cahier de charges du secteur servira à «relever les différents problèmes et faire des recommandations de nature à promouvoir ledit secteur». Les professionnels de la FNTT ont exprimé leur volonté d’accompagner cette démarche «censée résoudre les problèmes du secteur du transport touristique et d’en faire un levier économique», indique t-il.
Les problèmes ? Il en énumère plusieurs : Bien que le transport touristique terrestre soit celui qui enregistre le moins d’accidents graves dans le pourtour de la Méditerranée, il n’en demeure pas moins qu’il est en bute à des défaillances constatées au niveau des carrosseries fournies, l’absence de parkings dédiés pour autocars dans les villes touristiques, etc.
A en croire le Président de l’Association Régionale de Casablanca-Settat de la FNTT, Rachid Bouamar, plus de 90% de la prestation du transport touristique passe aujourd’hui par des commandes directes auprès du transporteur. Il estime qu’«il est temps que les textes réglementaires s’adaptent à cette réalité». Avant d’ajouter que les membres de la fédération peuvent se féliciter d’introduire progressivement sur le marché des autocars équipés de nouvelles technologies de connexion, de confort et de sécurité, en dotant le parc de modules gps, d’écrans tactiles au dos des sièges passagers, possibilité de prendre des repas légers, etc».
Le Président de la FLASCAM n’en démord pas, non plus, quand il met le doigt sur les difficultés rencontrées par les opérateurs face à la crise touristique et la nécessité des partenaires d’adapter leurs offres aux process imposés par la nouvelle conjoncture, peu favorable.
Rappelons, tout de même, que Tariq Dbilij, Président de la FLASCAM, cultive une approche associative calquée sur le managing entrepreneurial qui a donné ses fruits. Et ce n’est pas pour quelque raison qu’elle soit qu’il compte son second mandat de présidence, vu les réalisations qu’il a pu effectuer durant son mandat et le manque à gagner qu’il a su récupérer, sans parler de la somme d’alliances conclues, tel avec le fonds américain cipe pour le financement de la formation à travers l’académie de l’Orienta et, bientôt en 2018, à Béni-Mellal et le renforcement des associations régionales affiliées à la Flascam, l’amélioration des relations de la fédération avec ses partenaires et, surtout, la formation dans laquelle la fédération s’est bien investie au profit de ses membres.
Mieux encore et pour se conformer aux nouveaux standards européens en matière de location de voitures sans chauffeur, il rappelle que l’ère des véhicules écologiques est imparable, d’où la nécessité pour tous les loueurs d’avoir à l’esprit qu’un jour ou l’autre, ils seront amenés à s’aligner sur les nouvelles offres proposées. Il cite, dans ce registre, l’introduction d’un nouveau concept de Master Franchisé avec Green Motion, la célèbre franchise britannique de location de voitures. C’est la première signature du genre avec un pays africain. Elle a le mérite de consacrer le Maroc comme hub des multinationales, notamment dans le domaine de la location de voitures écolos. « Green Motion est la première société de location de véhicules au monde, prêtant une attention particulière à la sauvegarde de l’environnement. L’originalité consiste à permettre au client de participer, tout en roulant, à minimiser les effets insalubres sur l’air grâce aux moteurs hybrides et électriques des véhicules, nettement moins nocifs que ceux équipés de motorisations à énergie fossile. C’est « un choix je dirais responsable, durable et solidaire» et une possibilité de louer des véhicules verts, réduisant ainsi les émissions de CO2, tout en bénéficiant d’une économie de carburant», souligne t-il. Une avancée impliquée par les impératifs de conjoncture, certes, mais qui doit trouver entendeur au niveau de l’accompagnement par les autorités administratives, des mesures de subvention incitatives pour l’achat de véhicules à énergie propre.
Revers de la médaille, la prolifération de l’informel constitue un œdème dans le corps professionnel de la location de voiture. La solution ? Tariq Dbilij appelle à une révision équitable du cahier des charges. « Le but est d’incorporer de nouvelles exigences afin de mieux encadrer l’exercice de la profession et donc d’arrêter l’hypertrophie du secteur. La Fédération souhaite imposer l’exigence de 1 million de DH comme capital et un parc minimum de 15 véhicules. Jusqu’à présent, cette réforme n’avance pas tellement», propose t-il.
Une doléance qui se justifie aussi par la crise mi-figue mi-raisin qui s’empare du secteur du tourisme au Maroc et dont la location de voitures s’en ressent également, surtout que « les touristes et les MRE constituent près de 80% de la clientèle du secteur. Nous sommes en perte de vitesse sur nos marchés classiques. Il faut travailler sérieusement sur la marque Maroc et éviter que le Royaume ne soit confondu avec les pays à risque», affirme le président.
Une crise alourdie par la prolifération de l’informel qui aboutit à une surcapacité du parc, occasionnant une guerre sans merci sur les prix. «Même les sociétés structurées sont obligées de revoir leur grille tarifaire à la baisse. Seules les franchises arrivent à tirer leur épingle du jeu. Mais s’il y a beaucoup de nouvelles ouvertures de sociétés, il y a également de nombreux loueurs de voitures qui finissent par déclarer faillite.
N’empêche que la FLASCAM entend toujours aller de l’avant, en proposant un système de catégorisation à travers des critères d’éligibilité permettant de mettre à jour des clefs de labellisation des différentes entreprises de location des voitures. Ce qui est de nature à encourager la recherche de la qualité dans le secteur.