Après les Chinois, le Maroc s’intéresse de plus près aux touristes indiens. Objectif: accroître le nombre de voyageurs qui reste en deçà du potentiel existant. Pour y arriver, l’Office national marocain du tourisme (ONMT) a organisé, le 22 janvier à Casablanca, la première édition du forum maroco-indien pour la coopération touristique.
Cet événement, présidé par Mohamed Sajid, ministre du Tourisme et l’Ambassadrice de l’Inde au Maroc a connu la participation de 150 professionnels indiens et marocains. Initié en partenariat avec l’Office du tourisme Indien, ce Forum a permis de mettre en avant les atouts touristiques du Maroc et de l’Inde, ainsi que les opportunités business sur les deux marchés. Des rencontres BtoB et des échanges entre les différents tour-opérateurs ont eu lieu pour explorer des pistes de partenariat.
Dans la foulée, les professionnels indiens devront visiter les stations et les sites touristiques pour mieux connaître la destination. Du côté marocain, une visite d’une délégation officielle en Inde est prévue en mars prochain qui coïncidera avec la tenue d’un salon de l’artisanat marocain à New Delhi. «Nous voulons que les Marocains soient nombreux à visiter notre beau pays», a souligné l’ambassadrice indienne au Maroc.
Pour Mohamed Sajid, «nos relations économiques avec l’Inde sont en deçà de nos ambitions politiques. Pour y remédier, nous ouvrirons dans les prochaines semaines une représentation de l’Onmt à New Delhi. J’invite l’Inde à en faire de même au Maroc». Ce bureau permanent sera appelé à consolider la croissance de ce marché émetteur vers le Maroc.
Cet établissement devra contrôler l’offre concurrente sur le marché cible et augmenter la part de marché du Maroc en Inde. Il a également pour objectif de développer des partenariats avec les prescripteurs indiens et les compagnies aériennes leaders sur le marché.
Dans le pipe également, le renforcement de l’aérien. Des discussions sont en cours pour la mise en place de liaisons directes à partir des prochains mois. Des négociations ont également été entamées entre les ministères respectifs des Affaires étrangères pour une éventuelle suppression du visa.
«Nous espérons que cette mesure aura le même effet que celui enregistré suite à la suppression du visa pour les chinois dont le nombre a fortement augmenté en 2017», fait valoir Mohamed Sajid. Une initiative qui répondra aux attentes des professionnels. «Le marché indien est porteur. Reste que l’octroi de visa pour les touristes et les hommes d’affaires indiens n’est pas toujours facile», explique un opérateur de la place.
Malgré sa faiblesse comparativement aux autres destinations étrangères, la demande touristique indienne au Maroc croît de 9% en moyenne entre 2010 et 2016. Seulement 13.441 voyageurs indiens ont visité le Royaume, ce qui reste en deçà des flux attirés par les autres pays du pourtour méditerranéen.
A titre d’exemple: les arrivées en Turquie se sont élevées à 131.869, ce qui en fait le leader de la région au niveau de ce marché émetteur. L’Egypte n’est pas en reste. Ce pays a accueilli 76.887 touristes indiens en 2017. En termes de perspectives, le Maroc table sur une croissance similaire de 9% à l’horizon 2019.
Cette croissance pourrait être boostée avec l’implication de l’ONMT sur le marché indien. L’Office est également appelé à accorder une attention particulière à la cible des voyageurs professionnels pour promouvoir le tourisme d’affaires.
Portrait du touriste indien
Le touriste indien est très convoité. En France, il dépense plus que les voyageurs d’autres pays. A titre d’exemple, le budget moyen du séjour par personne s’élève à 830 euros. La dépense moyenne par jour et par personne est 157 euros. Ces touristes préfèrent la réservation en ligne, mais le quart passe encore par les agences de voyages et les tour-opérateurs. Dans le top 3 des activités préférées des indiens figurent la visite de musées et monuments, la promenade en ville et le shopping. S’ajoutent des visites de parcs et jardins. Par ailleurs, 61% des visiteurs optent pour des séjours en hôtels. Les Indiens sont également davantage à la recherche de résidences hôtelières ainsi que de gîtes et chambres d’hôtes.