L’Economiste: Le marché chinois est l’un des plus grands espoirs de Tanger. Comment exploiter ce potentiel?
Mustapha Boucetta: En 2017, le marché chinois a fait un véritable bond pour se hisser en tant que 6e marché de la ville. Son développement continuera à être de plus en plus renforcé par les opérateurs de ce pays, mais son impact pourrait connaître un frein vu les conditions d’arrivées des touristes chinois. En effet, une grande partie, si ce n’est la moitié, des arrivées des touristes chinois au Maroc se fait via des agences non autorisées à exercer. Ouvertes pour l’occasion, elles exploitent ce flux important, offrent des prestations dont la qualité laisse à désirer et font peser une menace sur le taux de retour et la notoriété de notre destination chez le touriste chinois. Ce tourisme ferait mieux de passer par des agences marocaines autorisées, qui maîtrisent leur travail et sont aptes à offrir la qualité escomptée et à donner une bonne image du pays.
En 2017, le secteur touristique à Tanger a renoué avec la croissance. Qu’est-ce qui explique cette nouvelle dynamique?
La bonne performance de la ville de Tanger avec 1,24 million de nuitées en 2017 est due tout d’abord à la reprise économique que connaît l’Europe. En effet, le gros de la croissance est porté par le tourisme international, soit 43% en nuitées, alors que les résidents ont progressé de 10% par rapport à l’année précédente. L’amélioration de la connectivité, la multiplication des évènements, le développement continu de l’offre -réaménagement de la ville, accueil et arrière-pays- ainsi que l’arrivée de nouveaux marchés sont autant de raisons supplémentaires qui se cachent derrière cette envolée.
Cette évolution pourra-t-elle se poursuivre en 2018? Sur quels leviers agir pour la maintenir?
Nous espérons que cette croissance se maintienne en 2018. Elle sera toujours portée par les flux en provenance de l’Europe, mais s’y ajouteront aussi ceux des pays du Golfe et des Etats-Unis. Mais il faudra pour cela renforcer les liaisons aériennes et programmer des actions de promotion et de marketing dans les marchés cibles de la région. Il faut enfin assurer une présence continue auprès des partenaires de nos destinations, pour les encourager à mieux vendre nos produits. Ceci passe aussi par une présence qualitative et plus agressive dans les road shows, salons et foires de tourisme. Nous devons multiplier les campagnes de communications institutionnelles, à l’étranger comme au Maroc, en étroite collaboration avec l’ONMT.
Source : L’Economiste