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lundi, décembre 2, 2024
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La FNIH s’adresse au Chef de Gouvernement

C’est la première fédération de métiers qui s’adresse ouvertement au Chef de Gouvernement, après la série de réunions de toutes les autres avec le Président de la CNT. Il faut reconnaître que la FNIH a eu la présence d’esprit courageuse de prendre son mal en patience pour annoncer que les structures d’hébergement touristique ont atteint leurs limites. Un cri d’alarme qui en dit long sur la sinistralité matérielle et morale des opérateurs du secteur, acculés à refermer leurs unités si aucune action gouvernementale n’est encore envisagée pour sauver ce qui reste à sauver.

Excédée de monter et remonter au créneau, par médias interposés, sans être entendue, la FNIH a vu que la seule alternative qui s’offrait à elle est de recourir à la voie ultime d’alerter le Chef de Gouvernement pour réagir et prévenir la fermeture involontaire de plusieurs centaines de structures d’hébergement, s’ajoutant à celles déjà scellées, jetant à la rue plusieurs dizaines de milliers d’employés, des milliards de recettes de devises en moins et une déstabilisation irrévocable de l’image touristique du Maroc qu’il s’est attelé à construire à force d’investissements et de sacrifices.

En écrivant au Chef de Gouvernement, la FNIH a usé de discours réaliste tout en étant courtois et nullement menaçant ou sous le ton de quelconque chantage. En lui rappelant les étapes franchies dans les négociations avec le Gouvernement, objet de signature du fameux Contrat-Programme en août 2020, la fédération regrette que les 21 mesures convenues avec engagement traînent à trouver aboutissement dans le temps. Comme le fait remarquer un opérateur hôtelier, « certes, le Gouvernement avait convenu avec les représentants du secteur plusieurs mesures de soutien des entreprises et de l’emploi, dans le cadre du contrat-programme 2020-2022, comportant 21 mesures validées par les ministres des Finances, du Tourisme, du Travail, le Président de la CNT et le Président du GPBM, malheureusement, les dites mesures n’ont pas été toutes mises en œuvre, et même celles qui l’ont été n’ont pas pris en considération que la crise allait durer pendant plus de 20 mois, ce qui rend la situation de plus en plus intenable aussi bien pour les structures d’hébergement, leurs employés que pour les investisseurs dans ce secteur».

On croit notamment savoir que le courrier adressé par la fédération au Chef de Gouvernement avait également fait part de la déception de ces opérateurs devant la dureté des restrictions sanitaires limitant, en son temps, les voyages inter-villes et accès dans les maisons d’hôtes, riads et hôtels. En effet, un autre professionnel hôtelier nous confie que le maintien de certaines restrictions en plus de l’exigibilité du pass sanitaire d’une part, et la décision d’annulation n de plusieurs manifestations d’envergure et la suspension des vols en provenance et à destination des marchés majeurs de la destination Maroc d’autre part, ont suscité incompréhension profonde chez les opérateurs qui voient en cela un signal peu rassurant sur le calendrier de la reprise de nos activités et ce, malgré une amélioration incontestable de la situation sanitaire dans notre pays ».

Résultat : une situation financière plombée et irrémédiable chez la quasi-totalité des établissements d’hébergement qui « ne leur permet plus, ajoute notre source, de faire face à leurs dépenses urgentes (salaires, impôts, redevances, frais, fournisseurs, assurances, échéances bancaires, etc.) ».

Face à cela, la FNIH s’interroge sur par miracle pour se maintenir à flot jusqu’à la sortie de cette crise, dont nul ne connaît la date. « En l’absence de mesures d’accompagnement urgentes et spécifiques, à la hauteur de la grave situation n que vit notre secteur, nous craignons une difficulté grandissante à envisager l’avenir de notre industrie, et in fine, une implosion de son tissu socio-économique que notre pays », déclare la Président de la fédération, Lahcen Zelmat.

Finalement, le courrier a-t-il trouvé bonne oreille? On l’espère. N’empêche que que cette initiative demeure de bon aloi et montre que les méthodes changent pour faire entendre la voix des professionnels.

Pardi, quelle serait l’éventuelle prochaine fédération qui prendrait le relais ?

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