Les villes représentent un gisement touristique fort important avec des dizaines de millions de visiteurs chaque année. Paris, New York, Londres, Marrakech…. attirent des flux importants étalés sur une grande partie de l’année et se traduisent par un rôle économique important.
Et puis, à l’inverse d’un tourisme littoral où priment les vacances balnéaires, le tourisme urbain est un phénomène mondial où la ville est prise dans sa globalité: son projet urbain, la qualité de vie et de sa gestion urbaine, ses atouts historiques en termes de patrimoine, de paysage, d’histoire, mais aussi son écosystème culturel, scientifique, son vivre ensemble. C’est aussi une forme de tourisme très rémunératrice puisque, dans l’offre marchande, le tourisme urbain représente 65% des nuitées hôtelières.
Ce n’est donc pas pour rien que l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) dédie un sommet annuel à ce segment touristique et a choisi Kuala Lumpur pour la 6e édition de cette rencontre. Cette ville aux 200 gratte-ciels attire près de 13 millions de touristes par an et fait du tourisme urbain son cheval de bataille. Elle est passée d’une simple colonie minière à la ville cosmopolite qu’elle est aujourd’hui, avec ses infrastructures modernes et ses services de transport et de communication efficaces.
La ville s’est également fait un nom en tant que destination MICE, attirant des événements internationaux. Un exemple à suivre selon l’Organisation mondiale du tourisme tout comme Marrakech qui avait abrité le 4e Sommet de l’OMT. La cité ocre est une des rares destinations mondiales à avoir su s’adapter à l’évolution du tourisme urbain.
Elle a adopté un plan de déplacement mobile, des stratégies pour valoriser son patrimoine, des schémas pour la gestion des ordures, l’aménagement des espaces verts. Et même s’il reste encore quelques points noirs, la ville est citée parmi les meilleurs élèves. Pour Abderrahim Bentbib, directeur du Conseil régional du tourisme de Marrakech, c’est le fruit des efforts conjugués des acteurs du tourisme, des autorités locales pour l’amélioration continue du produit touristique.
Pour les villes, le tourisme urbain est une activité économique importante à fort potentiel qui encourage les investissements privés, rapporte des recettes en devises, des emplois et offre un développement régional. Le tourisme dans les zones urbaines crée également une dynamique spatiale pour transformer le paysage urbain par le rajeunissement de l’espace public. Le patrimoine, les équipements et les évènements culturels constituent incontestablement un fort levier d’attractivité touristique.
A Marrakech par exemple, les monuments de la ville millénaire, ses anciens et nouveaux musées comme celui d’YSL ou encore le musée de l’Eau constituent d’innombrables exemples de l’effet d’entraînement de la culture pour le tourisme. Pour sa 6e édition, le Sommet de l’OMT promeut une approche stratégique pour le tourisme urbain en cohérence avec le nouvel agenda urbain adopté en 2016 par les Nations Unies, Habitat III.
Cet agenda souhaite susciter un engagement politique renouvelé pour le développement urbain durable avec une évaluation des actions menées et une planification pour traiter la pauvreté, identifier et aborder les nouveaux défis émergents. Pour l’OMT, urbanisme et tourisme durable doivent aller de pair. «Une ville ne répondant pas aux besoins de ses habitants ne répondra pas à ceux des visiteurs, d’où l’importance de mobiliser les communautés locales et les touristes», estime Taleb Rifai, secrétaire général de l’OMT.