Annoncé pour septembre 2015, le chantier de réfection de cet hôtel historique vient à peine d’être lancé au début du mois de décembre. Le plus vieil établissement touristique de la capitale devrait être inauguré après 18 mois de travaux qui lui redonneront son lustre d’antan et embelliront l’avenue Mohammed V défigurée par une pollution visuelle croissante.
Après des démarches administratives qui se sont éternisées pour obtenir les autorisations nécessaires à sa (re)construction, les ouvriers ont commencé à s’affairer à l’intérieur de cet hôtel mythique de la capitale qui a été construit en 1928 et où a séjourné l’Argentin Che Guevara et bien d’autres célébrités.
Selon nos sources, les cloisons des parties intérieures sont en cours de destruction pour rénover les chambres et les espaces communs de restauration. Ces travaux s’inscrivent dans un plan de rénovation, élaboré par l’architecte marocain Tarik Oualalou, qui pourra subir des modifications mais ne touchera bien évidemment pas la façade historique de l’hôtel.
Cette phase de reconfiguration totale des lieux qui devrait durer 3 mois sera suivie de travaux de modernisation pour que l’établissement 3 étoiles puisse, en principe, rouvrir ses portes au mois de juin 2019.
Une fois opérationnel, on ne sait pas encore s’il sera directement exploité par les propriétaires des murs et actionnaire principal du groupe Balima (côté en bourse) ou donné en gérance à un spécialiste de l’hôtellerie.
Rappelons qu’il avait engagé une procédure judiciaire pour casser le bail commercial qui le liait à une personne morale. Après une bataille de 6 ans, la justice avait contraint cette société qui gérait l’hôtel depuis 1932 à remettre les clefs de l’établissement à ses propriétaires.
Afin de le récupérer, le groupe immobilier, côté en bourse, avait dû verser à son ancien locataire (société hôtelière d’Afrique du nord), un chèque de compensation d’un montant de 19,2 millions de dirhams.
Après avoir repris possession des lieux en septembre 2015, les propriétaires avaient déposé des demandes de permis de construire pour refaire complètement les chambres afin de lui faire gagner une étoile et en faire un hôtel de charme classé 4*.
Les travaux qui devraient, selon nos informations, coûter une centaine de millions de dirhams en feront le seul hôtel de haut-standing du coeur de la capitale. Idéalement placé, l’établissement rénové participera certainement à rehausser l’attractivité du centre-ville de la capitale.
De plus, les rénovations simultanées de la gare de Rabat-ville et de l’hôtel Balima contribueront à réhabiliter la prestigieuse avenue Mohammed V qui veut devenir à terme une sorte de Champs-Elysées rbatis.
Une fois achevés, les nouveaux contours de la capitale devraient améliorer son attractivité d’antan. Depuis quelques années, son image s’est, en effet, beaucoup dégradée avec une «souikaisation» de son artère principale, infestée de vendeurs à la sauvette (ferrachas) qui impactent le chiffre d’affaires des commerces légaux et font fuir les potentiels clients et touristes.
En dehors de la transformation de son hôtel, le groupe Balima qui possède plusieurs immeubles dans cette adresse, s’est lancé dans la mise en oeuvre progressive d’un ordonnancement standardisé de ses façades d’habitations et de ses commerces avec une charte graphique. Il serait d’ailleurs souhaitable qu’un partenariat public-privé s’engage entre cette société et la municipalité de Rabat pour unifier l’artère et mettre fin aux mélanges des genres qui sévit actuellement.
A l’horizon 2019, cette modernisation qui constitue un grand événement architectural transformera certainement le visage du centre-ville de la capitale pour qu’elle redevienne une vraie vitrine à l’international.