La belle Tanger devrait sans nul doute faire partie des destinations en vogue de 2023. Celle qui a, jadis, accueilli et inspiré de grands artistes – tels que Matisse, Christophe, Yves Saint Laurent, les Rolling Stones ou encore les écrivains de la Beat Generation –, talonne sérieusement Marrakech et Agadir, grâce à son attractivité en plein essor, son rayonnement artistique et culturel. Mais également son dynamisme et son atmosphère bohème.
Ville en pleine (re)construction et développement, Tanger séduit par son architecture arabo-andalouse. La Kasbah aux murs immaculés, peuplée de félins, tranche avec la Médina dynamique. Ses façades jaunes, ses balcons à colonnade et sa ribambelle de palmiers… On se croirait presque dans les rues de Séville. Une influence hispanique qu’elle entretient avec soin puisque la ville blanche se niche à quatorze kilomètres du Détroit de Gibraltar.

L’HÔTEL ET SES EXTÉRIEURS
À seulement dix minutes du centre historique, c’est sur les hauteurs de la cité que le Fairmont Tazi Palace trône fièrement. Pour s’y installer et jouir de cette vue imprenable sur Tanger et la Méditerranée, l’établissement a dû relever un audacieux pari : celui de rénover et d’agrandir l’ancienne résidence d’Ahmed Tanzi, Mendoub (« conseiller ») du roi. Une demeure, érigée dans les années 1920, laissée à l’abandon avant même que les travaux ne soient achevés – et dans laquelle le propriétaire n’y a donc jamais rejoint les bras de Morphée.
Désormais paré de nouveaux bâtiments et restauré avec minutie, au terme de quatre années de labeur, l’ex-palais devenu hôtel est parvenu à faire peau neuve, un siècle plus tard. Comme si le passé se tournait enfin vers l’avenir. Un travail titanesque réalisé par le cabinet OBMI & CCRCRA Architects. La bâtisse originelle s’est embellie et les nouveaux éléments qui l’entourent épousent de façon moderne l’architecture signature de la ville marocaine (tuiles vertes, moucharabiehs…). Étendue sur une surface de 3,6 hectares, à flanc de colline, la quatrième adresse marocaine du groupe Accor est un petit bijou d’hôtellerie dans un écrin végétal, composé de jardins andalous, de palmiers et d’oliviers. Une végétation luxuriante qui côtoie une forêt d’eucalyptus centenaires. Dépaysant.
Une fois passé le parvis du Fairmont Tazi Palace, on se retrouve subjugué par un somptueux lobby, doté d’une hauteur sous plafond impressionnante de plus de dix mètres. Il faut ensuite traverser un petit salon ouvert pour se retrouver sur une terrasse panoramique – spot idéal pour admirer le lever et le coucher du soleil. Sous nos pieds, une piscine XXL où il fait bon s’y prélasser.
LES CHAMBRES ET LEUR DÉCORATION
Le lobby se trouvant au 7e étage de l’hôtel, il faut descendre pour parcourir de longs couloirs à la géométrie hypnotique et accéder aux quelque 133 chambres, suites et penthouses que compte l’établissement (seuls les deux penthouses se trouvent au 8e étage et les suites Signature et Katara au 9e étage).
Dans les chambres, tradition et modernité s’entremêlent. La décoration y est chaleureuse et douillette. Sublimés par le savoir-faire des Tangérois et l’artisanat marocain (moucharabiehs, tadelakt, zelliges ont été réalisés à la main par des artisans locaux), les logis s’habillent de matériaux robustes tels que le marbre et le bois, mais également de plus délicats comme le zellige qui tapisse notamment les sublimes salles de bains. Coussins, rideaux et autres pièces textiles aux couleurs chatoyantes réchauffent la pièce avec goût. Le plus difficile est d’oser quitter cette alcôve ouatée pour s’aventurer dans le reste de l’hôtel.
LES RESTAURANTS ET LES BARS
3 et 4. C’est respectivement le nombre de restaurants et de bars qui se trouvent au Fairmont Tazi Palace. Rien que ça. Une offre culinaire variée et originale qui met les papilles en émoi. Sous la direction du chef Chris Blake (ex-chef de la cuisine de la Mamounia à Marrakech), les trois établissements travaillent avec des produits locaux et s’attachent à leur traçabilité. Au Crudo, la cuisine méditerranéenne est à l’honneur (dans sa version crue comme son nom l’indique) : ceviches, tartares, carpaccio… Rien ne reste bien longtemps dans l’assiette.
C’est également à cette table que l’on savoure le petit-déjeuner – on vous recommande chaudement le pain perdu et le croissant farci, le tout accompagné de son jus détox.
Autre restaurant à tester absolument : le Parisa. À travers son atmosphère huppée, sa convivialité et ses plats – à tomber –, cette adresse gastronomique rend hommage à la cuisine persane. Grillades et poissons mitonnés avec moult épices sont à la carte.
Pour siroter un verre dans une atmosphère feutrée, on s’accoude au bar Origin – où les plus chevronnés apprécieront les cocktails sur-mesure, élaborés à partir des plantes aromatiques cultivées dans le jardin de l’hôtel.
Pour un moment de détente clandestin, c’est à Innocents que le rendez-vous est donné. Ce bar aux allures de speakeasy est un vrai refuge où le temps semble s’arrêter et la musique ininterrompue.
L’ESPACE BIEN-ÊTRE
Que serait un établissement de haut standing sans son temple du bien-être ? Le Fairmont Tazi Palace ne fait pas exception et se dote d’un espace de plus de 2500 m2 comprenant dix salles de soins, un spa privé, un solarium, un hammam et des espaces extérieurs où se cache un petit bassin. L’hôtel possède aussi une salle de fitness de 100 m2 et un kids club.
CITY GUIDE :
Dans le centre historique, le musée d’Al Kashab, ou Musée la Kasbah des cultures méditerranéennes, vaut bien une halte. Un lieu chargé d’histoire, témoin de la richesse et de la diversité des cultures du bassin méditerranéen.
À l’heure où le soleil tutoie l’horizon, nous vous conseillons de filer vers le Cap Spartel. Là où la mer Méditerranée et l’océan Atlantique se rejoignent. Et où le Détroit de Gibraltar s’observe à l’œil nu. Le phare est ouvert au public.
Si l’envie vous prend d’explorer les environs, nous vous recommandons la ville de Chefchaouen, à seulement quelques heures de voiture. Surnommée « la perle bleue du Maroc », cette cité fortifiée est un régal pour les yeux. Vous aimerez flâner dans son dédalle de ruelles et chiner dans ses boutiques artisanales.
Source : elle.fr